Le constat est globalement le même partout : les blocs de boîtes aux lettres se transforment peu à peu en un mélimélo d’étiquettes de forme, de taille et d’allure très différentes, repoussant sans cesse l’originalité des solutions trouvées. Cela va de l’étiquette manuscrite collée avec du ruban adhésif découpée dans un morceau de papier usagé à l’étiquette de cahier scolaire, en passant par les bandes Dymo, les cartes de visite collées… L’imagination des résidents est souvent sans limite. Il y a parfois quelques copropriétaires consciencieux qui commandent des étiquettes gravées et des structures de gestion plus ou moins rigides qui tentent de maintenir un semblant de cohérence, mais au prix d’un coût financier et humain non négligeable, et avec une garantie de succès somme toute relative. Et les situations peuvent se dégrader très rapidement dès que la contrainte du gestionnaire s’affaiblit. Cette anarchie dans l’information affichée pose de vrais problèmes pour les différents acteurs de la situation.

Pour les résidents : bien qu’ils soient les moins soucieux et les moins impactés dans leur quotidien, ils sont paradoxalement les premiers à se plaindre de l’aspect disgracieux dans les halls d’immeubles et du coût à leurs yeux important du changement d’étiquette. Sans compter les situations locatives où le coût de l’étiquette est facturé au propriétaire alors que la demande provient du locataire. Et ce même locataire ne tient pas spécialement à faire part à son propriétaire des modifications sur l’étiquette de la boîte aux lettres.

Pour les syndics et gestionnaires de parc : les syndics sont régulièrement sollicités par le conseil syndical ou les copropriétaires pour générer de nouvelles étiquettes. Cela représente un temps non nul pour collecter les informations, transmettre l’ordre de service à un prestataire extérieur, récupérer les étiquettes, les faire parvenir aux destinataires et parfois les faire installer. Cette prestation chronophage est difficilement valorisable aux yeux des copropriétaires. Et les locataires, inconnus aux yeux des syndics ne veulent ou ne peuvent les solliciter pour cette mission, retombant dans la problématique des résidents citée plus haut. Les gestionnaires de parc locatif ont les mêmes problématiques que les syndics, se substituant ou travaillant en collaboration avec eux.

Pour les services postaux et de livraison : certes moins évoqués la plupart du temps, les services pour être plus efficaces dans leurs missions ont besoin d’une information de qualité sur les boîtes aux lettres. L’écriture manuscrite, le manque d’information, ou l’illisibilité de l’étiquette conduisent à des erreurs de livraison ou une perte de temps.